Notre blason

L'emblème de notre village

Description héraldique.

Ecartelé :

  • au premier d’azur à une branchette de chêne d’argent en bande feuillée d’une pièce du même en barre et fruitée à senestre d’un gland au naturel,
  • au second d’azur à une montagne d’argent, entre deux versants de sinople mouvant des flancs, d’où descend un torrent serpentant aussi d’argent, et à un pignon de bergerie du même maçonné de sable brochant en pointe à senestre sur le torrent,
  • au troisième de sinople à deux boeufs d’argent attelés à un joug de sable, descendant en tirant deux troncs d’arbre d’or, le tout en barre,
  • au quatrième d’azur à un soleil non figuré d’or.

Le patrimoine juzetois mis en valeur

La Municipalité de Juzet-de-Luchon a commencé la mise en valeur de son patrimoine en réalisant une série de signalétiques sur l’histoire de ce bien commun et faisant partie de notre histoire collective.

Cette première série comprend la mise en valeur des Croix implantées par les abbés Noguès et Soulé entre 1866 et 1869.

Il en est de même pour l’Eglise Saint Blaise fraîchement restaurée et sur laquelle son histoire est déclinée.

Le point d’orgue de cette campagne de mise en valeur a été la pose et l’inauguration de la Croix d’Estirouns. Depuis longtemps, ce monument décapité était resté en déshérence. C’est donc en présence de quelques villageois et à l'initiative de l'un d'entre eux, que la mémoire des lieux et la nouvelle croix a pu reprendre toute sa place, sous le regard de la dernière génération Eulalie et Pierre.

Cet évènement a permis, dans une ambiance conviviale, de constater l’attachement porté à notre patrimoine et à la transmission entre les générations de notre histoire collective, avant de se retrouver autour d’un pique-nique chaleureux dominant la vallée.


La Cascade de Juzet

Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

La roue à aubes

Nombreux parmi nous se souviennent de François et de sa menuiserie, utilisant la force motrice du ruisseau grâce à une roue à aubes.

Les plus âgés ont sans doute pris un bain dans le bassin à l’arrière. D’autres ont essayé d’attraper une truite lorsque cette réserve d’eau se remplissait et que le ruisseau était à sec.

Après l’arrêt de l’exploitation de cet atelier, seule est restée l’ossature métallique de la roue. Les parties en bois n’ayant pas survécues aux affres du temps.

Nous avons essayé de diverses façons de restaurer ce patrimoine, il a été facile de rendre opérationnel le canal d’emmenée d’eau et de rénover le bassin de stockage mais beaucoup plus difficile de trouver une entreprise capable de redonner vie à cette roue à aubes.

Après plusieurs devis plus ou moins chers,avec des délais très longs, nous avons été dirigés vers un artisan local qui a mis tout son cœur pour réaliser la roue améliorant ses performances.

Monsieur RIOCCO, artisan serrurier, en partant sur les bases de l’ancienne roue à aubes a amélioré ses performances.Avec un faible débit, la roue tourne sans avoir besoin de la réserve d’eau, le système à augets, cette façon empêchant des pertes de liquide vers l'axe.

Une étude est en cours pour étudier la possibilité de produire de l’électricité verte sur ce site. Lorsque nous aurons les caractéristiques de cette production et son coût, nous ferons vérifier par le SDEHG (Syndicat d’électricité) sa rentabilité.

Sur la plateforme, à l’arrière du bâtiment, un jardin des senteurs a été créé. Des caissons surmontés de fiches d’information indiquent aux touristes les différentes plantes aromatiques de notre région. Monsieur José BATAILLE en assure les plantations et l’entretien.

Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

Eglise Saint-Blaise

Une petite visite historique

L'église Saint Blaise et Sainte-Eulalie, Romane emportée par l'inondation de 1540, puis Renaissance, voulue par l'abbé Noguès, reconstruite en 1860, trois ans après celle de Luchon, grâce à Achille Fould, ministre de Napoléon III qui régla une bonne partie de la dépense.

Autour de l'église, on trouve au levant: une croix en fer sur socle en marbre, datée de 1851, célèbre le jubilé de St Bertrand de Comminges institué par Bertrand de Goth, évêque, en 1304, puis devenu le premier pape d'Avignon sous le nom de Clément V (1305).

On retrouve cette croix à Hérontès, au bord de la route départementale 27 marquant la limite entre Juzet et Montauban, puis marquant les limites entre Juzet et Salles au bord du ruisseau de Sept-moles, enfin, sur la route montant à Artigues marquant les limites entre Juzet et Sode.

Ces quatre croix sont dites "croix de mission". Elles ont été en effet plantées là par des prêtres catholiques venus réévangéliser les zones rurales au XIXème siècle, déja déchristianisées après les révolutions, afin de rappeler leur passage missionnaire.

A l'extérieur de l'église, à gauche de la porte d'entrée, se trouve posée debout la pierre tombale, contenant l'épitaphe suivante : "Ci-git Me Bernard Forgue, bachelier en théologie, curé de Juzet, natif de la ville d'Arreau, décédé le 19 Août 1806". Il s'agit bien sûr du dernier vicaire de l'ordre de Malte à Juzet né en 1732, vicaire de 1762 à 1790, prêtre jureur, c'est à dire ayant prêté serment à la constitution civile du clergé en 1790. On lui doit la culture des premières pommes de terre à Juzet !

Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

Le château de Bazus

Doit sont nom au sieur Sode de Bazus, propriétaire du terrain au XVIIIème siècle. Daté de la fin du XIXème siècle.

Allure romantique à la Viollet- le-Duc. Situé sur un cône de déjection, rive gauche du Salens, domine la vallée de Luchon. Il n'a rien à voir avec l'ancienne commanderie et fut longtemps la propriété du maire Daniel Baqué.

Cependant quelques pierres de réemploi (encadrements de portes et fenêtres), se distinguent ansi que divers éléments architecturaux qui ne sont que des copies d'ancien.

Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

La Vierge à l’enfant

Depuis plusieurs générations, la statue de la Vierge à l’enfant située au bord du ruisseau de Canjouansurveille les caprices du torrent et nous indique ses plus hautes crues.

Notre climat de montagne a malheureusement provoqué des dégradations importantes à notre statue amputant Jésus de son bras droit et la vierge d’une partie de sa tête.

De nombreux Juzetois ont émis le souhait d’une restauration de la statue « Notre Dame des Victoires » afin d’assurer sa pérennité et lui redonner ses couleurs d’origine.

La commune a sollicité plusieurs artisans aptes à une telle rénovation et a choisi la proposition la mieux disante. Un dossier de demande de subvention a été déposé auprès de la CCPHG et une souscription à été lancée à l’initiative de Claudine.

Vous avez été nombreux au sein du village, mais aussi dans la vallée àmontrer un intérêt pour notre statue et les fonds récoltés ont permis d’engager les travaux en début d’année 2023.

Notre choix sur l’artiste a été le bon et aujourd’hui tout le monde peut voir la qualité du travail de Madame Coralie QUINCEY.

Lors des travaux, il a été mis en évidence une fissuration à la base des colonnes. Nous avons fait étudier plusieurs solutions pour renforcer le piédestal et la CCPHG s’est engagée à subventionner ces travaux.

Nous joignons le rapport final d’intervention à ce dossier pour ceux qui souhaitent plus de précisions.

La municipalité remercie l’ensemble des donateurs et des différents intervenants qui ont permis de redonner à notre Vierge tout son éclat d’antan.

Télécharger le rapport de travaux
Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

Le "vrai château"

Il se trouve au nord du village, place de l'Ormeau, juste au départ de la route de Sode.

Bien, en dehors de l'église, ayant résisté au sac de Juzet par les Miquelets en 1711, il est donc postérieur à cette date et vraisemblablement contemporain du château Lafont-Lassalle de Luchon (1772). A vrai dire il comporte deux parties accolées : la plus ancienne, au couchant, et la plus récente, au levant, bâtisse carrée à un étage. Dès cette époque, il appartient aux Fadeuilhe, famille juzetoise aisée, ayant comportée trois maires au début du XIXème siècle, puis aux Comet, originaires de Moustajon qui l'ont acquis vers 1900 et le possèdent toujours de nos jours ( famille Lafontan-Comet).

Crédits photo : David NGUYEN (nynjas.com)

Juzet-de-Luchon et son histoire

Par Jacques BERGEON, Président Honoraire de l'Académie Julien Sacaze
(Association Pyrénéenne d'Histoire).

Juzet dans le canton de Luchon

Une étape du "tour du vallon".

Présentation : commune du canton de Luchon, arrondissement de Saint-Gaudens, département de la Haute-Garonne.
Superficie : 660 hectares, population: 400 habitants en 2010.

Les limites de la commune : le territoire de la commune s'étale de la Pique (alt. 600m), à la crête Franco-Aranaise (Pic de Poujastou 2015m). A l'Ouest Moujaston, au Nord Salles-et-Pratviel ainsi que Sode, à l'Est la frontière Espagnole (commune de Bossost), au Sud Montauban de luchon.
Juzet-de-Luchon, dont les maisons s'éparpillent entre sa grande cascade qui, du haut de ses 40 mètres s'élance dans une faille de schistes brun-rougeâtres et son église du XIXème siècle, bénéficie d'un excellent ensoleillement et d'une magnifique vue sur les hauts sommets encadrant le Port de Vénasque.
Situé ni trop près ni trop loin de Luchon, ce village constitue une des principales étapes de ce "Tour du Vallon" que tout nouvel arrivant en pays de Luchon se doit de parcourir.

Les temps anciens

Le nom de Juzet signifie étymologiquement d'après l'ancien occitan, "jus" ou "juseto"(situé) en bas.

Le village était en effet situé, jusqu'au XIVème siècle, sur un coteau au sud-est de l'actuel village, au lieu-dit Ayrolès, entre les granges de Médan et de Contre, à une altitude de 1000 mètres, symétrique de Sode par rapport à la cascade. Le premier village a lui même succédé à une antique station proto-historique de l'âge du fer puis, vers l'an 70 avant JC, à un site gallo-romain lors de la création des Aquae Onesorium (Bain d'Ilixo, c'est à dire de Luchon).
Sur les sites de Médan et de Contre, des chercheur locaux (1) ont notamment pu mettre à jour de nombreuses pièces de céramique et un autel votif dédié au dieu Ilan, vraisemblablement lié au culte des forêts, tandis qu'un cimetière à incinération était découvert à Médan.
Le marécageux thalweg de la vallée s'asséchant, la population du premier village préfèra donc, vers la fin du XIVème siècle, descendre au pied de la cascade qui fournissait l'eau en abondance, et un sol plat plus facilement cultivable. Ce qui ne fut pas sans risques car à cinq reprises, en 1500, 1835, 1897 et 1925, les dangereux caprices du torrent issu de la cascade dévastèrent les maisons et l'église du nouveau village.

(1) Lucien Ballarin en 1922, Christophe THOMAS voici quelques années.

La commanderie Frontes-Juzet

Dès le XIIIèmesiècle, avant le nouveau village, s'installe une commanderie des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, plus tard chevaliers de Malte dans la vallée de Luchon à Frontès (de nos jours Hérontès), grâce à des donations territoriales accordées, par les comtes de Comminges et autres seigneurs du lieu partant pour les Croisades. De cette commanderie dépendaient plusieurs domaines, notamment à Jouéou, au pied du Port de la Glère, où, dans leur hospice, les moines guerriers portent aide et secours.aux voyageur en détresse. Mais, ils possèdent d'autres lieux à Saint Jean de Loras, près d'Artigue, mais aussi des censives (terres objets de redevances), tous ces domaines étant les dépendances de la commanderie de FrontèsJuzet.Celle-ci, d'une superficie de 11 hectares, comportait un hospice, une chapelle, et une tour à signaux en communication avec celles de Castelvielh, de Castelblancat et de Moustajon.

Sur les terres de cette commanderie étaient cultivés le blé, l'orge, le millet, l'avoine, les lentilles. Mais l'élevage de bovins, de chèvres, chevaux et mulets constituait la principale richesse avec la production de laine et de fromages. Sans oublier la production de nombreux arbres abattus qui étaient expédiés par "trains de bois", grâce à la Neste (Pique), alors navigable, conduits par les "radeliers".
Seigneurs de Juzet, au temporel comme au spirituel, les commandeurs négligèrent peu à peu leur mission de charité, déléguant leur pouvoir à un religieux qu'on appelait le vicaire perpétuel de Frontès. On a pu compter 18 vicaires depuis l'année 1497, le dernier ayant été Bernard Forgue (1732-1806). C'est en effet à la révolution, soit en 1790 que disparait la commanderie avec l'abolition des droits féodaux. Les biens confisqués, devenus biens nationaux, sont donc vendus. Auparavant, Bernard Forgue aura puissamment aidé Juzet dans le conflit opposant le village au sujet des limites avec Montauban-de-luchon, cette dernière commune ayant en effet prétendu que la limite séparant les deux villages devait s'identifier avec le ruisseau de Salens. Après bien des procès, grâce à Forgue, le quartier d'Hérontès resta finalement à Juzet en 1796 !
Parmi les acheteurs des biens de l'ordre de Malte, nommons, le Sieur Sode de Bazus, d'où le nom de l'actuel château, et Pierre Gascon, lequel, possédant déjà les terrains de Trémourious, allait construire une maison à Hérontés qui porta longtemps son nom non loin des ruines de la tour de Frontés.

Juzet, ancien paradis fiscal?

Il ne semble pas que les Juzetois eurent à se plaindre de la domination, pendant six siècles, des hospitaliers puis chevaliers de Malte.
Il ne semble pas que les Juzetois eurent à se plaindre de la domination, pendant six siècles, des hospitaliers de St Jean de Jérusalem puis chevaliers de Malte. Juzet formait en effet une sorte d'enclave indépendante, une "principauté éclésiastique" bénéficiant de nombreux privilèges fiscaux.
Si l'on en croit les documents anciens, tel le Pouillé (état des bénéfices) de 1387, la commanderie ne percevait que les dîmes de l'église de Juzet, c'est à dire des redevances sur le bétail, les fromages, mais les Juzétois étaient exemptés totalement de la gabelle, l'odieux impôt sur la consommation, obligatoire sur le sol.
Nulle part, également, il n'est question de la taille (impôt foncier) , des aides, taxes sur les boissons et autres impôts exigés depuis le rattachement en 1454 au Comté de Comminges au domaine royal direct. Les temps ont bien changé depuis. On croit rêver!

Juzet au XVIIIème siècle

Le sac de Juzet par les Miquelets: 16 Septembre 1711.
C'était à l'époque de la guerre de la succession d'Espagne (1701-1714). Elle fut la dernière et la plus longue des guerres du règne de Louis XIV, mais aussi la plus difficile et la plus meurtrière. Elle eut pour cause l'acceptation, par Louis XIV, de la couronne d'Espagne pour son petit fils le duc Philippe d'Anjou, ce que n'acceptèrent pas les souverains des autres royaumes d'Europe.
Une partie de l'Espagne, notamment l'Aragon et la Catalogne, prirent fait et cause pour un autre prétendant, l'archiduc Charles. Aussi, des forces Françaises importantes, sous la conduite du marquis de Rozel, vinrent-elles à Luchon pour en faire une base d'approvisionnements, et de là, partir faire le siège de Benasque. Cette opération allait dégarnir dangereusement Luchon. L'apprenant par ses espions, le comte de Taffi, général au service de l'archiduc, allait, au matin du 16 septembre 1711, s'emparer à la tête de 1000 soldats et Miquelets, des postes établis au col du Portillon et à Saint-Mamet défendus respectivement par 50 et 100 miliciens tandis que 150 soldats défendaient Luchon qui fut aussitôt pris par l'ennemi !
Pire, tandis que les maisons de Saint Mamet et de Luchon flambaient comme feu de paille, que les habitants brûlaient vifs et que les fuyards étaient sabrés par la cavalerie ennemie, des centaines de Miquelets irréguliers espagnols, moitié bandits moitié soldats, d'une cruauté terrifiante dévalaient du Poujastou, tombant sur Salles et sur Juzet, mettant le feu aux chaumières, massacrant, pillant les pauvres villageois! Hormis l'église, rien ne resta de Juzet ! Leur méfait accompli, les Miquelets repartirent pour le val d'Aran poussant devant eux plus de 1200 têtes de bétail appartenant aux communautés du Vallon de Luchon.

Ce fut la plus grande catastrophe subie par Juzet. Recevant peu d'indemnités de secours, les Juzetois se mirent cependant courageusement au travail, reconstruisant leur village, ce qui fut tout à leur honneur !

Le XIXème siècle à Juzet

Annales du XIXème siècle.

  • 1835 - Innondation
  • 1851 - Ouverture de la route de calèches St-Mamet, Montauban, Juzet, Salles. Les cochers, d'après l'érudit Jean Castex, racontent des histoires terrifiantes sur les templiers en passant devant la croix de mission d'Hérontès.
  • 1860 - Achèvement de la nouvelle église remplaçant celle du XVI° siècle (elle était datée de 1540).
  • 1861 - Parution du premier guide touristique sur Juzet : "La commune de Juzet-deLuchon, dont la population s'élève à 414 habitants, se trouve à 3 km de Bagnères. On y voit l'église nouvellement construite, passablement décorée. Sa cascade, dont l'élévation est de 40m, est ce qu'il y a de plus remarquable par son site pittoresque. Pas d'industrie, seulement adondance de fourrage.
  • 1867 - (Juillet) Le petit prince impérial âgé de 11 ans, fils de Napoléon III, en cure à Luchon et résidant à la ville Bertin, s'est échappé en direction de Montauban puis de Juzet où il arrive, sale et mouillé. Se rendant chez l'abbé Noguès, curé du village, qui a du mal à le reconnaitre, ll est finalement restauré par ce dernier qui lui donne à boire, du lait et des pommes en provenance du quartier Trémourious !
  • 1873 - Le guide Joanne indique que la population est de 433 habitants et qu'il faut payer 50 centimes pour visiter la cascade.
  • 1875 - (23 Juin) Dégats importants
  • 1877 - (2 Août) Le roi Guillaume III des Pays Bas visite la cascade.
  • 1897 - (4-5 Juillet) Terrible innondation : 38 maisons détruites, beaucoup d'autres envahies par la boue. L'eau, jaillissant de tous côtés a provoqué des ravins formant des cascades terrifiantes. Le 2 Octobre de cette même année, nouvelle inondation dévastatrice.
  • 1897 - (Décembre) Grâce à l'immortel "Cyrano de Bergerac" d'Edmond Rostand, qui passa de nombreuses années à Luchon, le village est à l'honneur avec son "chevalier de Juzet" !

Le XXème siècle à Juzet

Annales du XXème Siècle.

  • 1910 - Le guide Lafont indique que Juzet a 450 habitants et qu'il faut passer devant une statue de la Vierge pour accéder à la cascade "sans s'émouvoir" de la quantité de petits drôles qui vous suivent pour avoir des sous !
  • 1912 - (11 Mars) Projet d'un tramway électrique sur rails reliant la gare de Luchon à Saint Mamet, Montauban, Juzet et Salles !
  • 1921 - (Novembre) Inauguration d'une plaque aux monuments aux morts à l'entrée de l'église. Y sont inscrits les noms des 14 Juzetois tués au champ d'honneur.
  • 1922 - Le guide Diamant indique que l'entrée de la cascade est de 50c (les prix ont montés).
  • 1924 - (25 Décembre) Arrivée de la fée électricité ( voir article).
  • 1925 - (4 Juillet) Belle exposition d'aquarelles sur Juzet due à Mr Paloumet, artiste peintre
  • 1927 - (23 Août) Travaux de la Pique, protection contre les inondations.
  • 1928 - (Avril) Bitumage de la route St Mamet-Juzet. Cette invention est due à un Monégasque, le docteur Guglieminetti
  • 1930 - (Septembre) Le prince Louis II de Monaco, en séjour à "la villa Luisa" (Luchon) pour une cure avec sa fille Charlotte, ses petits enfants, la princesse Antoinette et le prince Rainier vient avec ce dernier en calèche visiter la cascade de Juzet.
  • 1932 - Le guide bleu indique que l'entrée de la cascade est de ... 1 franc !
  • 1933 - Juzet compte alors 5 cafés ! Le plus renommé est "chez Morère", halte obligée du tour du Vallon, à 20 minutes de Luchon. Il propose "casse-croûte, saucisson et jambon du pays, crêpes, repas sur commande, petit dancing si l'on en croit la publicité donnée dans l'écho pyrénéen.
  • 1938 - (23 Janvier) Une auto tombe dans la Pique au pont de Juzet ! (Le conducteur a vu trop tard la barrière interdisant le passage du fait que le pont est en réparation).
  • 1938 - Mme Barès, "sage-femme de 1ère classe", de la faculté de Toulouse, s'installe à Juzet "accouchements et soins à partir de 200 francs.
  • 1952 - (27 Juillet) Le bel article 'les jolis villages autour de Luchon' dû à Victor Duloum paru dans la presse régionale, réserve une bonne place à Juzet: "Il y a là une cascade et de vieux moulins avec leurs légendes dorées que nous racontaient nos grand-mères et approchez pas d'eux, disaient-elles, ils font trop de bruit, la grosse pierre est fatiguée et grince. Venez écouter la chanson du matin avec les gens de Sode qui viennent prendre la farine donnée par le blé du côteaux." Et l'auteur d'ajouter qu'à Juzet, petite halte du tour du vallon, on peut tomber la première fois dans une bonne auberge, chez Jeanne de Ravi, où l'on entendra, s'il y a des Juzetois, le nom de Ramounic". La famille Victor Duloum procède de Juzet.
  • 1956 - (30 septembre) Le tout Paris applaudit au Théatre des ambassadeurs, à Paris, la première de la nouvelle pièce d'Armand Salacrou : "le miroir". L'auteur, fidèle hôte de Luchon chaque été, donne des noms luchonnais à ses héros : le préfet a nom Antignac, le cinéaste Lucien Cazarilh et la maitresse de ce dernier Cecile ... Juzet! Venant séjourner à Luchon au lendemain de cette première, le grand auteur dramatique qu'est Armand Salacrou n'a pas manqué de visiter Juzet.
  • 1958 - Le guide Bleu indique que l'entrée de la cascade de Juzet est payante (mais sans indiquer le prix!).

Citons aussi, face à la Mairie, la belle statue de Notre-Dame des Victoires, en souvenir de la mission de 1859, due à l'abbé Noguès, curé de Juzet.
Elle repose sur des colonnes dont le socle rappelle la hauteur de la crue de 1875.
Financée par Napoléon III . .../...
Plus bas, près du pont du ruisseau de la cascade, autre croix en marche datée de 1866.

Les Maires de Juzet

Découvrez les Maires de Juzet-de-Luchon Voici les maires de 1790 à aujourd'hui :

Maire Mandat
COLOMIC Polycarpe (1790-1807)
FADEUILHE Valentin (1807-1815)
FADEUILHE Ovide (1815-1822)
COLOMIC Guillaume (1822-1832)
FADEUILHE François (1832-1836)
LAFONT Blaise (1836-1848)
DENARD Louis (1848-1849)
MALAPLATE Pierre (1849-1851)
TOURNAN Joseph (1851-1853)
DEMARD Ovide (1853-1860)
TOURNAN Joseph (1860-1874)
LARRIEU Jean (1870-1874)
TOURNAN Joseph (1874-1881)
BARES Cyprien (1881-1900)
LARRIEU François (1900-1904)
BARES Cyprien (1904-1908)
LARRIEU François (1908-1919)
BAQUÉ Daniel (1919-1944)
SAUBADIE Pierre (1944-1945)
MARIETTE Robert (1945-1959)
SOULÉ Jean-Noël (1963-1971)
RENOUX Henri (1971-1981)
BARES Jean (1981-1983)
NERIN Marie-Louise (1983-1995)
MARIETTE Robert (1995-2001)
SANCHIS Francine (2001-2014)
LAFONTAN Alain (2014-)

Petite page d'histoire locale

Publiée dans le "Petit Juzetois" de janvier 2004. La lettre qui suit a été écrite le 2 Août 1897 par François Soulé, curé de Juzet à la fin du XIXème siècle et publiée dans "Luchon-Thermal".
Notre commune était alors peuplée de 450 habitants quand elle dut faire face à une terrible inondation... et cette lettre était un véritable cri d' appel à la bienfaisance publique. Après I' Isle en Dodon, notre village a été Ie plus atteint parmi ceux de notre département. Nous n'avons pas, il est vrai, à déplorer ici des victimes humaines, ni d'effondrements complets de maisons, comme au Muna et au Pont-de-Cazaux. Mais le désastre est beaucoup plus étendu à Juzet, soit au village, soit dans les propriétés. "J'ai pu par moi-même en faire la comparaison et tel est aussi l’avis des nombreux visiteurs. En effet, trente-huit maisons, sans compter leurs écuries adjacentes, leurs hangars, jardins, etc... ont été intérieurement pillées, non seulement par l’eau, mais surtout par le gravier, les pierres, la vase qui atteignant souvent la hauteur des plafonds, ont détruit ou gravement détérioré : meubles, linges, denrées, instruments d’agriculture et d’industries diverses. Semant enfin la ruine dans notre malheureuse commune. Aussi la plupart des familles ont elles dû aller chercher ailleurs du pain, des logements et du linge. Déjà en 1875, Juzet-de-Luchon fut placé immédiatement, après le quartier St-Cyprien de Toulouse, comme gravité du préjudice. Or l’opinion générale est que nous sommes bien plus frappés encore maintenant. Après les deux années précédentes, qui n’ont donné dans notre pays que des récoltes médiocres, je me demande à quels excédents vont recourir nos propriétaires et ouvriers pour assurer leur existence pendant l’hiver. Ce qui achève leur découragement, c'est que les récoltes de l'automne, celles qui ne gisent pas sous la vase et sous le gravier, ne promettent que peu de rendement, notamment celles qui sont indispensables à l'alimentation journalière. Inutile d'espérer le moindre soulagement du budget municipal. La commune est loin de pouvoir figurer aux énormes réparations qui lui incombent en dehors des nécessités particulières, telles que le dégagement de cinq ponts bouchés et ébranlés, le curage de deux ruisseaux à près de deux mètres de profondeur, le transport au loin des tas si élevés de cailloux obstruant les voies publiques riveraines. Les soldats, déjà rappelés, n'ont guère pu que vider les habitations. Les travaux précités devront faire l'objet de corvées obligatoires pour longtemps, alors que chacun serait indispensable chez lui, à l'effet de réparer ses pertes ou à gagner la vie de la famille. Mais la plume est impuissante à donner une idée d’un tel préjudice. Les yeux seuls peuvent en fixer la mesure. Que la foi des âmes charitables vienne relever le courage de nos indigents, si nombreux déjà avant ce désastre".
Pour le Comité de secours. F. SOULE, desservant. Cette lettre... cette supplique, rédigée il y a 107 ans, rencontra quelques âmes charitables. Monsieur Bergeon nous précise qu’un Comité de secours s'était constitué à Juzet, sous la présidence de son maire M. Bares. En parallèle, une souscription fut ouverte à Luchon en faveur des Juzetois sinistrés à l’initiative de M. Pelissier, propriétaire de l’Hôtel Continental.
Les donateurs furent tout de même généreux puisque sept jours plus tard, cette souscription avait rapportée 457 Francs... dont 100 F remis par M. Pélissier, 50 F par le Directeur du Théatre du Casino, et 20 F par le pharmacien Ludovic Dardenne. Soit au total une enveloppe d'environ 1500 francs.
Mr Bergeon de conclure ... "Comme quoi il y a des âmes charitables à toutes les époques! Mais puisse Juzet ne plus connaitre d’inondations".

La Fée Electricité

Noel 1924: l'électricité à Juzet.
IL ETAIT UNE FOIS... IL YA 80 ANS.. :
1 NOEL 1924 : LA FEE ELECTRICITE ARRIVE A JUZET DE LUCHON.

L'électricité, si nécessaire de nos jours qu' il n' est guère envisageable de vivre sans elle , n' a fait son apparition que bien tardivernent dans notre commune, soit en 1924, vingt-deux ans après Luchon ! "L' Echo Pyrénéen"' du 27 mai 1923 nous apprend en effet que l'active Municipalité d'alors, guidée par un esprit de progrés, mieux vaut tard que jamais a décidé qu' il était nécessaire d'améliorer les conditions de vie des 450 Juzetois pour lutter contre l' isolement rural et la dépopulation des campagnes, et qu'au lieu de chercher à installer dans notre commune des agréments superflus comme le cinéma, c' était Ie cas à Luchon "une Municipalité sage et avisée comme celle de Juzet-de-Luchon doit s' employer à faire bénéficier ses administrés des bienfaits dûs à la science et à I' hygiène".
II faut dire qu' en cette année 1923, Juzet-de-Luchon a pour maire Daniel BAQUE. Il “règnera” 25 ans, soit de 1919 a 1945, et que ce dernier, sous-directeur de I' Office National du Tourisme, est une personnalité dotée d' une grande influence auprès des pouvoirs publics.
N'a t-il pas déjà, grâce à ses relations, mais aussi en administrateur avisé, conduit aux fontaines de son village I' eau fraîche des sommets, construit de nombreux abreuvoirs, édifié des ponts et des lavoirs, acheté des appareils et des pompes contre l' incendie ? Et tout ceci sans effectuer d'emprunt et sans centimes additionnels !
Aussi va t-il s' attacher à doter ses administrés de ce qui est alors Ie comble du progrès : l'électricité.
A vrai dire, I'union faisant la force, la Municipalité a tout d’abord I'idée de grouper en syndicat autour d'elle les municipalités voisines pour installer I'éclairage électrique afin de mieux lutter contre, ce qui était alors la règle, Ie monopole des grandes sociétés de production électrique. Mais, grâce à l'intervention de Daniel Baqué, notre commune va réussir à faire adopter par le Ministère de la Culture, un projet dont I'originalité consistait à se servir de la force motrice de l'eau potable qui sera aménagée dans des canalisatlons renforcées afin de créer I'énergie électrique. C'était ainsi faire coup double a moindre frais !
Les plans de cette installation communale furent donc dressés par un certain M. DAVEZAC, agent-voyer à Luchon, dont l' ingéniosité d' esprit se traduit toujours sous une forme scientifique irréfutable et qui va triompher de tous les obstacles et des résistances habituellement opposées par les administrations jalousement routinières ( rien n'a changé depuis ! ) . Donc, sous I' impulsion de son maire, notre commune obtiendra gain de cause en peu de temps et des subventions seront allouées pour ce projet d' électrification dont l' adjudication aura lieu à Saint-Gaudens le 31 mai 1923. Et Ie chroniqueur de conclure : ”Nous ne pouvons qu' adresser nos félicitations à la vaillante Municipalité qui a préché I'exemple. Cette entreprise assurera aux juzetois, qui voudront participer a la main d'oeuvre, de bonnes journées de salaire et l'installation électrique créera a la commune une source de bénéfices annuels augmentant notablement le budget municipal en lui permettant de réaliser d'autres améIiorations”.
Commencés fin 1923 les travaux étaient terminés environ un an plus tard. Pour la premiere fois de leur vie, a l' occasion de leur Noél 1924, les juzetois allaient étre doublement éclairés par la Lumiére venue du ciel, mais aussi par celle de l'éclairage public et domestique qui allaient se répandre dans leur village grâce à la Fée Electricité ! Ce fut là sûrement leur plus beau cadeau de Noél !


Archives de Juzet-de-Luchon: le cadastre

La mutation du cadastre dit « Napoléonien » immuable, au cadastre sous la forme que l'on connaît de nos jours , eût à subir des évolutions tant juridiques que techniques au fil du temps. La réglementation était différente au regard de chaque période, mais coïncidait avec le répertoire des biens fonciers, au regard des titres de propriété.

Les qualités graphiques du « Napoléonien » sont à situer dans un cadre d’immuabilité, interdisant de modifier le plan, ou de nouveaux numéros ou nouvelles parcelles. A chaque évolution et morcelable, vente ... des biens, ces derniers étaient repérés par leur numéro de parcelle immuable, mais avec une annotation.

Cette annotation signifiait que cette parcelle comportait plusieurs propriétaires distincts et en pleine propriété, sans indivision. La distinction se faisait au regard des actes de propriété et des surfaces attribuées ex : Monsieur A n°Xbis 100a Monsieur B N°Xbis 150a.

Une parcelle identiquement numérotée, dans laquelle figurent deux autres parcelles de deux propriétaires différents, une de 100a et une de 150a, ce qui porte la parcelle X à 250a.

Cette explication est nécessaire car beaucoup ont mal compris la réglementation de l'époque en la transposant à ce que nous connaissons aujourd'hui, en interprétant qu'une parcelle avec plusieurs propriétaires sous le « Napoléonien », les mettait forcément en indivision ce qui est complètement faux.

Pour remédier à ce problème, un bornage opposable géant pour chaque commune de France fut réalisé avec pour but de créer les parcelles pour chaque propriétaire en accord avec eux.

Ainsi la fin de l’immuabilité du cadastre « Napoléonien » a sonnée pour une représentation permettant l'évolution et la modification du plan au fil des titres de propriété et des modifications retranscrites par les hypothèques via les titres de propriété et la fixation des limites par le géomètre du cadastre pour ses débuts.

Christophe THOMAS


Devoir de mémoire

Le devoir de mémoire dû à nos Juzetois tombés sur les Champs de Bataille est un acte important et nécessaire. La mémoire se trouble avec le temps et les événement de ces périodes laissent peu de repères à nos jeunes générations.

Je vous propose de consulter le fichier de Mémoire des Hommes, et de rechercher dans les fichiers les Juzetois Morts pour la France durant la Grande Guerre. Ce fichier vous permettra de retrouver des éléments indispensables : année et lieu des classes, numéro de matricule... que vous complèterez par le fichier des Juzetois ayant fait leurs classes entre 1867 et 1921, pour obtenir leur feuille du Registre de Matricule et avoir des détails sur leur parcours militaire.

Selon les états de services, vous complèterez par le journal des opérations du régiment concerné par le soldat, et l'historique du Régiment sur le site Mémoire des Hommes.

Christophe THOMAS

Le monument aux morts a été placé à l'entrée de l'église.


Archives de Juzet-de-Luchon: année 1813, ...

Pour ceux qui souhaitent la correspondance entre calandrier Républicain et Grégorien voir le lien suivant: Calendriers

Poursuivons dans la généalogie avec les tables et les registres civil N naissance, M mariages, D Décès, NMD et registres paroissiaux avant la Révolution : B baptême, M mariages, S sépultures : BMS.

Quelques cartes postales :

Un panneau d'information sur les lavoirs et les lavandières de Juzet sera réalisés. Dans l'attente une carte de la lavandière sur sa pierre.

Christophe THOMAS